Arzhela par les CM2 de Saint-André (2023/2024)
Il était une fois, une jeune princesse guerrière qui s’appelait Arzhela. Elle habitait à Surzur: à 15 ans, c’était une belle jeune fille, plutôt grande et qui semblait déterminée. Elle avait le regard perçant et un petit nez, avec des taches de rousseur. Arzhela n’était pas méchante, mais elle avait beaucoup de caractère, et on disait d’elle qu’il ne fallait pas trop l’embêter.
Un forgeron de grande réputation lui avait fabriqué une épée. Il s’appelait Paul, et il savait maîtriser les quatre éléments: il se servait du feu, de l’eau, de l’air et de la terre pour forger des objets magiques. Paul ne pouvait en revanche pas contrôler la foudre. Ce forgeron était grand et beau, il impressionnait souvent ses clients. Les gens racontaient qu’avant d’arriver à Surzur, il avait été sorcier. C’était possible, mais on disait tellement de choses sur lui que personne ne pouvait vraiment savoir la vérité. Grâce à son épée, Arzhela avait réussi à se faire une place parmi les rois les plus puissants: on parlait d’elle partout, et on disait qu’elle était imbattable. On la reconnaissait souvent à son épée, qui avait une lame très longue et large. L’épée semblait lourde et on se demandait comment la jeune femme arrivait à la manier si facilement. Le manche avait été gravé: on y lisait son prénom, et on pouvait y voir un poisson, un nuage, un éclair et un arbre avec ses racines. Un jour, alors qu’Arzhela était déjà une adulte depuis longtemps, elle dû combattre contre un guerrier ennemi très puissant. Il s’appelait Kane, et il était connu pour sa brutalité. Kane brisa l’épée d’Arzhela, qui dû fuir pour lui échapper. Il lui fallait une nouvelle épée, mais comment remplacer la sienne ? Elle était unique ! Elle savait que le forgeron était décédé depuis des années…elle était désespérée. Heureusement, Arzhela ne se laissait jamais abattre: elle décida d’aller à la forge pour voir si quelqu’un pouvait l’aider.
« Bonjour, dit timidement Arzhela. Je viens, car mon épée est cassée. C’était une épée particulière, elle avait été fabriquée par un forgeron sorcier. Est-ce que vous savez si quelqu’un peut m’aider ? – … – Vous comprenez ce que je vous dis ? – Je ne suis pas stupide, grogna l’homme. Je suis forgeron, et c’est celui qui vous a fait votre épée qui m’a appris mon métier. Je m’appelle Eutaphe. Comme Paul, je peux créer des épées magiques et très puissantes. Seulement, ça fait très longtemps que je n’en fais plus. – Ah ! Eh bien… votre boutique est très belle, et… – Je peux refaire une épée comme celle que vous avez perdue, dit le forgeron, mais il va falloir que vous trouviez les quatre éléments pour la former. – Quatre éléments? Comment ça ? Demanda Arzhela. Mais le forgeron avait disparu. Arzhela était stupéfaite: il était là, et puis elle ne l’avait plus vu. Comment avait-il fait ça ? Elle fit prudemment le tour de la boutique et sortit. Arzhela chercha dans tout Surzur, mais elle ne trouva rien pour l’aider. Le soir venu, elle se sentait fatiguée et découragée. Après plusieurs heures à tourner dans le village, elle s’assit dans l’herbe d’un champ. Au bout de quelques minutes, elle eut l’impression que quelque chose bougeait dans les herbes près d’elle. Arzhela se leva tout doucement et s’approcha. Aussitôt, une petite créature avec des oreilles pointues sauta vers elle: Arzhela sursauta et tomba en arrière. Le petit bonhomme s’enfuit en courant. Il était parti si vite qu’Arzhela n’avait même pas eu le temps de se relever. Il avait laissé une lettre roulée comme un parchemin. Arzhela attrapa le papier et le déroula pour lire ce qu’il y avait d’écrit dessus.
On pouvait lire ceci :
Mon premier est un petit légume vert et rond qu’on trouve dans une cosse.
Mon deuxième est un déterminant masculin qui sert à dire « le sien ».
Mon troisième est le nom de l’aiguillon de l’abeille ou de la guêpe.
On peut croiser mon quatrième dans les rues.
Tu devras te procurer une écaille de mon tout pour reformer ton épée.
Mon premier est la première syllabe de pluvieux.
Mon deuxième est la deuxième syllabe du prénom Émeline.
Mon tout est le second élément à trouver pour reformer ton épée.
Le paon perd ce que tu cherches à la fin de l’été.
Mon premier est la partie à l’intérieur du pain
Mon deuxième est le masculin de reine
Mon troisième est le son produit par la 18eme lettre de l’alphabet
Tu devras placer mon tout à côté du message pour le lire.
Mon premier est le son formé par les deux premières lettres de fluide.
Mon deuxième est la première lettre de l’alphabet
Mon troisième est le bruit que fait une vache.
Mon tout est l’élément sacré qui te permettra de lier tous les éléments ensemble.Arzhela relut une fois les énigmes. Ses yeux regardèrent au loin. « Au lavoir ! », s’exclama-t-elle soudain! Et elle fila comme un éclair vers le lavoir de Surzur.
Arrivée sur place, elle s’allongea dans l’herbe pour se pencher vers le bassin: elle ne voyait rien au début. Au bout de quelques instants, elle s’aperçût que des petits poissons d’argent se cachaient derrière des algues noires et toxiques. Arzhela observa les poissons, et les trouva merveilleusement jolis. Il fallait les attirer pour les faire venir vers elle. Elle réfléchit et trouva une idée: il fallait une pierre qui ressemblait à un diamant. Arzhela regarda autour d’elle et se mit à chercher. Un rayon de soleil apparut à travers les nuages et quelque chose se mit à briller au sol. Arzhela se pencha et trouva la pierre qu’il lui fallait. Elle s’approcha sans faire de bruit et fit scintiller la pierre à la surface de l’eau. Les poissons s’approchèrent, et Arzhela en attrapa un. Il avait justement une écaille qui semblait se défaire. Arzhela tira doucement dessus et l’écaille se détacha toute seule. Elle relâcha le poisson et jeta la pierre dans l’eau en disant « Merci, elle est pour toi ! ». Et elle partit en courant vers la butte de l’arbre de vie.
Arzhela arriva rapidement sur place. Elle grimpa sur la petite colline et s’approcha du plus vieil arbre : on racontait qu’il était né avant le premier homme. Il était immense et ses racines dépassaient du sol. Arzhela s’apprêtait à couper une racine à ses pieds, lorsqu’elle entendit une voix lui dire « Il ne faut pas faire ça ! ». Une espèce de petit troll apparut. « Je peux te donner une tige de cet arbre, sans l’endommager, dit-il. Cependant, je te rendrai ce service à une seule condition. Tu dois me ramener une corne de licorne. » Arzhela, heureusement, connaissait une écurie magique. Elle accepta le marché et partit en courant: chaque hiver, certaines licornes perdaient leur corne. Elles tombaient par terre et étaient récupérées pour fabriquer des objets comme des verres ou des instruments de musique. Arzhela était amie avec la fille de l’éleveuse. Elle expliqua son problème, et son amie accepta de l’aider. Arzhela récupéra une corne de licorne et partit vite retrouver le troll pour procéder à l’échange. Le marché fut vite conclu: Arzhela repartit avec un morceau de l’arbre de vie. Ce soir là, Arzhela dormit à l’écurie des licornes.
Le lendemain matin, elle fut surprise de savoir qu’elle avait reçu un courrier. Elle trouva une enveloppe avec de la poussière. La jeune femme ouvrit et vit une lettre jaunie, avec des lettres penchées :
Ma chère nièce, Voici une carte. Elle indique l’emplacement d’un nid de paons « spéciaux ». Ils ont des plumes enflammées et électrifiées. Ce n’est pas très dur à trouver dans les broussailles vertes. Je ne t’en dis pas plus… Bon courage ! Oncle Jaüs
Arzhela prit son âne et partit, contente. Elle marcha toute la matinée et s’arrêta là midi. Elle déjeuna, et reprit la route. Une heure plus tard, elle se rendit compte qu’elle avait pris le mauvais chemin. La jeune femme prit sa carte et essaya de retrouver des repères. Ses réflexions la menèrent jusqu’à un rocher en forme de tête d’aigle. Sur l’immense pierre, trônait un oiseau qui ressemblait à un phénix. Il était couvert de flammes vertes. La nuit tombait, et le phénix s’illuminait, révélant une lumière vert tendre. Arzhela était fascinée. Elle le suivit, comme si elle avait compris que cet oiseau était un messager qu’on lui envoyait pour se repérer dans l’immense forêt remplie de secrets qui s’ouvrait devant elle. Elle marcha et vit un arbre: l’oiseau s’était posé dans les branches. Arzhela s’assît, et s’endormît.
Le lendemain matin, l’oiseau avait disparu quand elle s’éveilla. Elle se dit qu’elle avait rêvé, et elle reprit son chemin…mais elle ne savait plus par où passer. Arzhela était à nouveau perdue. Elle s’arrêta, découragée. Soudain, elle vit une magnifique aile dépasser d’un chêne, à côté d’elle. Arzhela s’avança doucement et contourna l’arbre: c’était le phénix! L’oiseau reprit sa course et guida Arzhela jusqu’à un grand arbre: le nid de paons était là. Une majestueuse plume était à terre. Elle la ramassa, et repartit. Arzhela avait maintenant avec elle l’écaille de poisson d’argent. Elle avait aussi une belle plume de paon, et un peu d’écorce de l’arbre légendaire. Il ne lui manquait plus qu’une flamme. Arzhela savait exactement ce qu’elle devait faire: elle partit ramasser des branches, de la paille et des pierres. Elle assembla les morceaux de bois avec une ficelle qu’elle avait trouvée par terre, pour former une sorte de torche. Elle alla jusqu’à une ferme et demanda si elle pouvait prendre un peu de foin. On lui en donna. Arzhela remercia et partit. Elle se rapprochait de la forge. Quand elle fut presque arrivée, elle s’arrêta et s’installa par terre : elle fit un petit tas de paille et se mit à frotter les pierres. Il lui fallut attendre longtemps, mais elle réussit enfin à faire son feu. Elle mit la torche dans les flammes, puis se leva : Arzhela souriait. Elle pouvait enfin aller chez le forgeron.
Elle avait l’impression qu’Eutaphe l’attendait: il était justement en train de faire chauffer un chaudron. Eutaphe expliqua à Arzhela qu’il devait suivre des étapes précises et réciter des incantations. Il fallait d’abord mettre la plume au fond du chaudron, puis rajouter l’écaille du poisson d’argent, jeter le morceau de l’arbre de vie, et enflammer le tout. Le forgeron obtenait un liquide argenté: il le faisait couler dans un moule pour forger l’épée. Arzhela resta à côté de lui pendant tout le temps où il préparait la nouvelle épée. Elle n’entendait pas bien ce qu’il disai t: Eutaphe parlait à voix basse sans s’arrêter, comme s’il récitait une prière. Enfin, il mit a couler le liquide argenté dans un grand moule, et dit à Arzhela de revenir le lendemain. L’épée allait devoir se solidifier la nuit, à la lumière de la lune. Arzhela avait confiance alors elle accepta. Elle passa la nuit à la belle étoile.
Le lendemain, elle était bien réveillée même si elle n’avait pas beaucoup dormi. L’épée était prête: Eutaphe dit à Arzhela qu’elle devait la prendre. Au moment où Arzhela prit le manche entre ses mains, le vent se mit a souffler très fort. Quelques secondes plus tard, tout était redevenu normal. Arzhela sentait que cette épée était plus puissante que l’ancienne. Elle remercia le forgeron et lui promit de revenir le voir.
Arzhela repartit : il fallait qu’elle se venge de Kane. Il l’attendait pour un duel, et il lui avait donné rendez-vous en haut d’une falaise. Arzhela le retrouva. Au premier coup d’épée qu’elle donna, celle de son ennemi se brisa au sol. Arzhela s’approcha de lui et lui dit « Si tu pars et que tu nous laisses en paix, alors je te laisse la vie sauve ». Kane voulu fuir, mais son pied heurta un rocher. Il tomba de la falaise et mourut. Arzhela se sentit mal, elle n’avait pas voulu le tuer. Elle rentra chez elle, et tout son peuple l’acclama. Elle dit que son épée était très puissante mais qu’elle ne s’en servirait que pour se défendre. Arzhela était sage et puissante : elle fut bientôt couronnée reine, et la paix s’installa sur son royaume pendant tout son règne.
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